Celui qui regarde

27Juin/17Off

Islande: pansements budgétaires

Si la naissance du subventionnisme étatique remonte à la seconde guerre mondiale, il n'a cependant jamais été aussi répandu et généralisé qu'aujourd'hui. Et ce constat n'est pas particulièrement rassurant pour l'avenir. Avant-hier, j'ai cependant assisté à un colloque en Islande où un intervenant a remis en cause l'utilité des subventions publiques dans l'industrie. Un discours qui fait plutôt du bien, dans un paysage industriel où les subventions publiques sont devenues du petit lait que tout le monde boit allègrement. Cet intervenant expliquait pourquoi les subventions sont une forme moderne de superstition. En effet, si l'on suit le raisonnement qui se cache derrière, les élites sauraient mieux que le marché quels secteurs et quels produits vont rencontrer la consécration à l'avenir ! Les autorités décident par exemple que les panneaux solaires doivent obtenir des subventions car ils ne sont pas encore compétitifs. Mais en quoi cette ingérence est-elle pertinente ou justifiée ? Ce qui n'est pas compétitif n'est pas viable. Il en va de même pour le nucléaire, d'ailleurs. Les subventions publiques sont bien le seul moyen de rentabiliser le nucléaire : l'assurance du risque nucléaire serait autrement bien difficile à assurer sur le marché libre ! Mais en prenant ce risque à sa charge, l'Etat favorise l'énergie nucléaire au détriment de toutes les autres technologies. Mais qu'on s'interroge un peu : en quel honneur des ministres seraient-ils mieux placés que le marché pour identifier quels secteurs seront ou non auréolés de succès ? En comparaison de cette poignée d'énarques, le marché rassemble chaque jour les avis et les souhaits de millions de personnes. Que pourrait-il donc exister de mieux pour déterminer ce qui va marcher ou non ? Dans la sélection de la technologie d'avenir, tout le monde a son rôle à jouer, même les pouvoirs publics. Mais certainement pas en déréglant un processus de compétitivité bien huilé : la mission des pouvoirs publics devrait surtout consister à encourager le plus possible la recherche scientifique fondamentale et appliquée. Le rôle du libre marché consiste quant à lui à déterminer quelle technologie saura résister à l'épreuve du marché. Dans un libre marché, plusieurs technologies concurrentes peuvent se livrer bataille pour obtenir les faveurs du consommateur. C'est elles, et elles seules, qui doivent convaincre le consommateur grâce à leur prix, leur qualité et leur service. Mais comme j'ai pu le constater au vu des réactions pendant ce séminaire, le clientélisme est devenu la normalité et bien peu d'industriels comprennent l'intérêt de s'en débarrasser. Argent facile rend paresseux, n'est-ce pas... Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur de ce séminaire en Islande.

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